Les Maths avec Léonie : comment j'organise ma classe et mes leçons
Ce mois-ci Carine nous parle de l'organisation de sa classe et de ses leçons pour faire de la manipulation avec les "Les Maths avec Léonie".
Mon organisation et mes usages
Ma classe est organisée en ilots.
Avant chaque séance de mathématiques, les élèves placent une boite de matériel au centre de chaque ilot. La distribution et le rangement de ce matériel sont organisés comme un rituel, pour que la mise en place soit rapide, efficace et silencieuse. Dans ces boites, il y a essentiellement des cubes, des jetons, des gobelets, des formes, des cartes, mais aussi des frises et des mémos des nombres que j’ai plastifiés.
J’ai calculé qu’il fallait 4 sachets de 200 cubes pour une classe de CP avec cette méthode.
Ce matériel est utilisé lors du travail de recherche, mais il est également à disposition de tous, tout au long des séances de mathématiques.
Comme il est utilisé régulièrement, les élèves ont vite compris que c’est un outil pour chercher, se représenter un problème et ses contraintes, s’aider à mieux comprendre un concept ou ses erreurs et qu’il doit être utilisé calmement dans ce sens.
Petit à petit, ils apprennent à leur rythme à s’en passer, à schématiser, et à utiliser des procédures expertes. La manipulation et l’observation vont faciliter la modélisation puis l’abstraction. Ces trois étapes sont bien identifiées dans la pédagogie de Singapour.
Dans les problèmes pour chercher comme ceux du « Petit détective » ou de « Je cherche avec mes copains », ils s’en servent pour tâtonner. Certains n’en ont pas ou plus besoin, ils utilisent l’ardoise ou le cahier de brouillon, mais pour d’autres, il s’agit d’une aide précieuse.
J'utilise le guide pédagogique... ou pas !
Sur certaines leçons, je reproduis l’activité de manipulation du guide pédagogique plusieurs fois avec d’autres données ou en présentant un autre contexte, d’autres contraintes. Sur d’autres, j’adapte complètement les questions à ma classe.
Le déroulement d'une leçon
Avant le travail de groupe proposé par le guide pédagogique, mes élèves cherchent d’abord seuls. Le matériel nécessaire peut être individuel ou partagé avec le groupe, mais la réflexion est dans un premier temps individuelle. Ils manipulent et notent leurs idées ou leurs réponses sur leur ardoise. Ils peuvent aussi utiliser un cahier de brouillon. Celui-ci a l’avantage de conserver le travail de recherche tout au long de l’année mais il est moins pratique pour partager sa recherche avec son groupe ou avec la classe entière.
Ils confrontent leurs idées au sein du groupe, et n’en présentent qu’une seule à la classe.
Etre acteur de son apprentissage
Nous mettons ensuite les réponses en commun. Il m’arrive de prendre en photo leur travail pour faciliter les mises en commun ou comme mémo. J’ai la chance d’avoir un TNI qui me permet de procéder ainsi.
Durant leurs recherches, je passe dans les groupes, j’observe, j’évalue leur niveau de compréhension, j’adapte la consigne et n’hésite pas à différencier. Je questionne, j’encourage la discussion, et je pousse plus loin leur réflexion.
Le but est que les élèves soient acteurs de leurs apprentissages.
Les autres outils
Dans la classe, ils peuvent me demander d’autres outils ou je peux leur en proposer d’autres si besoin. Nous pouvons explorer un concept en variant les supports. Leur boite reste malgré tout une base. Ils y sont familiarisés. Ils aiment l’utiliser et sont motivés. Ils apprennent sans crainte à réfléchir, argumenter et raisonner. Avec l’habitude, ils comprennent qu’ils peuvent utiliser ce même matériel pour répondre à des questions très différentes. Ils se représentent les mathématiques de manière concrète et établissent des liens entre certains concepts.